Refuge Wear - Habitent

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Date: 1992 - 1993
Ref: 0001
Matériaux: Aluminium coated polyamide, polar fleece, telescopic aluminium poles, whistle, lantern, compass
Dimensions: 125x125x125cm (on plinth 130x130x10cm)
Catalogued: pp27,37-38 Refuge Wear, Editions Jean Michel Place Paris; p38 Body Architecture, Verlag Silke Schreiber Germany; p42 Lucy Orta, Phaidon Press UK
Exhibition history: 1993 Galerie Anne de Villepoix, Paris; 1993 Cité de Refuge, Paris; 1997 Creux de l’Enfer Thiers, France; 2003 Lothringer 13 Munich, Germany; 2006 Chateau d'Avignon, France; 2007 Neue Kunst Halle St Gallen, Switzerland; 2008 Triennale Milan, Italy; Madi
Courtesy: Collection of the Artists

Aborder le vêtement pour Lucy Orta, c’est parler de cet indice d’une conscience de la nudité, d’une conscience de soi. Les vêtements ne sont pas des attributs extérieurs, étrangers à la nature de l’être qui en porte ils en expriment au contraire la réalitéé essentielle et fondamentale. Refuge Wear manifeste ouvertement le mode de production d’espace de l’homme, comment il produit sa condition d’espace. Comme le souligne Daniel Sibony “Habiter un espace c’est le prendre pour corps”. L’édifice est un corps, au même titre qu’il existe une morphologie spatiale de la société. Refuge Wear - Habitent comme nécessité d’un espace minimum vital individuel, permettant de s’isoler du monde et créant un lieu de réflexion et de méditation. Un univers clos à quatre dimensions. Un vêtement dont les matériaux permettent de se protéger contre le froid, contre le chaud. Un refuge dans le sens de celui de la montagne, c’est à dire un abri temporaire au confort sommaire qui permet de faire une étape avant de repartir. Refuge Wear peut aider à se restructurer et qui, comme toute maison, permet de poser un axis Mundi. Mis au point avec certains sans abris que l’artiste a suivi sur plusieurs années ces Refuge Wear se veulent des objets de réflexion d’autant que certains d’entre eux ont réussi à se réinsérer dans la société.
Loin d’un art politique engagé issu des années 60, Lucy Orta ne pratique pas une ultime dénonciation des systèmes de sociétés “déficitaires” en restant confiné dans le monde de l’art. L’artiste se confronte directement à la réalité, aux réalités qu’elle convoque en agissant sur le terrain même de ces actions.
Jerome Sans, Refuge Wear, éditions Jean Michel Place, Paris 1996